Devoir : Il n’y a rien de plus beau qu’une clé…
Il n’y a rien de plus beau qu’une clé…
Clé qui nous enferme, nous isole,
Et que l’on perd parfois, allez savoir pourquoi
Clé du secret que l’on conserve jalousement
Clé des déménagements,
Quand la porte est bouclée derrière soi,
Une dernière fois,
Clé des lieux que l’on a refermés définitivement
Et qui reste, inutile,
Accrochée au clou misérablement,
Unique trace de notre passé envolé.
Clé que l’on a mise sous la porte,
Pour prendre l’air
Pour prendre la mesure du temps,
Clé des champs,
Clé de la liberté recouvrée après confinement.
Clé un peu rouillée qui peine à fonctionner
Et qu’on craint de casser
D’un lourd battant poussé en s’arc-boutant
Tandis que les gonds grincent
Et que le cœur cogne en s’avançant
Clé du mystère, qu’il y aura-t-il derrière ?
Ombre ou lumière ?
Clé sur la portée qui nous emporte
De chant en chant
Dans l’oubli des peines et du ressentiment
Clé du partage, de l’unisson,
De l’ouverture au diapason,
Clé de Sol ou clé de Fa
Clé des rois, clés du paradis quelques fois.
Claude
- Il n’y a rien de plus beau qu’une clé tant qu’on ne sait pas ce qu’elle ouvre, disait Maurice Maeterlinck, comme si le mystère était à lui seul l’essence même de cette beauté, lui répétait-il souvent. Tu vois, comme si les hommes préféraient toujours ne pas savoir, continuer de chercher. Et toi, qu’en penses-tu ?
- Il n’y a rien de plus beau qu’une clé quand on sait ce qu’elle ouvre, lui répondit-elle un jour.
Quand il la regarda d’un air interrogatif, elle continua :
- Surtout si c’est la clé de chez toi.
Fabienne
Il n’y a rien de plus beau qu’une clé… qui n’ouvre aucune porte.
Une clé sans utilité, une clé pour la beauté de sa forme, de sa matière, une clé à collectionner, à regarder, à soupeser.
J’en ai des tas chez moi, de ces clés solitaires, dans un tiroir ou dans une vitrine : aucune serrure de ma maison ne leur convient, mais je les conserve précieusement comme des preuves que le mystère est partout dans nos vies.
Elles ont dû un jour ouvrir une porte, une armoire, un buffet, un tiroir, mais quand et où ? Personne ne le sait plus et c’est bien.
Elles ont été manipulées par des mains inconnues, elles en ont gardé le souvenir, la mémoire, une trace du passé que je me garde bien d’effacer.
Elles sont comme ces bagues anciennes qu’on retrouve dans un coffret et qui ne vont à personne, un témoin de la vie d’avant qui nous relie à quelque ancêtre, un fil ténu qui enrichit notre vie d’un passé ignoré.
Huguette
Nous avons tous vu une clef. Parfois sans y prêter trop d’attention, parfois intrigués par sa forme, son poids, sa couleur, son esthétique particulière.
L’objet, en soi, peut déjà nous faire voyager : à quelle époque cette clef a-t-elle été créée ? D’où vient-elle ? À qui appartient-elle ? À quelle porte ou mécanisme correspond-t-elle et surtout, une fois enclenchée dans la serrure correspondante que va-t-elle nous permettre de découvrir ? Quel secret ? Quel monde peut-être va-t-elle nous révéler ? Chaque clef, même la plus banale, ouvre ou ferme un univers : un chez-soi douillet, un espace de disputes ou d’incompréhension, un lieu de passage, un coffret à bijoux, une boite mystérieuse, une geôle sombre, la tour la plus éloignée d’un donjon, une simple cave, un lieu de tortures, une chambre d’amoureux où résonnent de tendres soupirs, la porte d’un espace-temps où nous serions autres ou peut-être les mêmes, ou presque…
Une clef est parfois si belle et si pleine de promesses !
Je veux dans ma main une clef étrangère qui me parle d’aventures, de possibles, de découvertes. Une clef comme l’appel d’un inconnu au cœur de la nuit qui devient conversation. Une clef capable de dénouer les liens qui entravent parfois les cœurs, une clef pour se trouver soi-même, une clef, qu’en desserrant les doigts, on peut montrer et offrir.
Patricia
Exercice 1 : à quoi pense cette femme ?
(Avec l’accent du midi)
Mon Dieu, que je suis contente !!! Je me suis présentée ce matin pour le casting et c’est moi qu’on a choisie. Oui, Danone doit faire un spot publicitaire pour leurs yaourts et ça paye bien… 1.000 €, vous vous rendez compte, pour cinq minutes. Le rêve !
Il faut dire que je me suis quand même donné du mal : je me suis fait grossir les siens, malheureusement, c’est partout que j’ai grossi, mais ça leur a plu, alors…
Toute l’équipe de tournage est là, et je me sens un peu comme une star, mais tout de même impressionnée.
Je dois faire du pain perdu. Allez, je commence. Il n’y a pas 2 secondes que j’ai commencé de verser le lait que le réalisateur crie :
- Stop ! Tu vas trop vite pour verser le lait, il faut aller plus doucement, qu’on le voit bien.
OK, je recommence, en faisant bien attention d’aller doucement.
- Stop ! encore le réalisateur. Tu souris trop, il ne faut pas sourire.
OK, ils veulent que je fasse la tronche, je la fais…
- Stop ! C’est pas la peine de faire la gueule non plus ! On reprend.
Ça fait trois heures que je suis là à essayer de verser du lait dans une jatte. C’est quand même pas compliqué. Eh bien non ! A chaque fois, quelque chose ne vas pas. Il commence à me courir sur le haricot, ce mec…
- Pause !
La maquilleuse vient, fait des retouches. J’ai tellement transpiré que tout le maquillage a coulé. Et je commence à me dire que, finalement, 1.000 €, c’est pas assez payé. Bon, je me calme, je respire un coup et on reprend.
- Stop !
Et là, je sais pas ce qui m’a pris, mais vous voyez, le pain, il n’a pas été perdu pour tout le monde, surtout quand le réalisateur l’a reçu sur la tête !
Finalement, je crois que je ne serai jamais une grande actrice…
Fabienne
Béatrice soupira. Ce que le pot était lourd !
Allez, c’est presque fini. Une bonne crème au lait pour Monsieur de Bruges et sa femme !
Béatrice était leur servante depuis si longtemps, elle faisait si bien ce dessert qu’ils étaient accros, les châtelains ! À tel point que la plupart des corvées plus désagréables lui étaient épargnées, à Béatrice. C’était la brave Germaine qui faisit le linge, Madeleine le ménage et un brin de cuisine, le vieux Guy s’occupait des animaux… Béatrice avait pour seule occupation ses préparations laitières. Enfin presque, si seulement…
Déjà près de dix ans auparavant, à peine arrivée au service des De Bruges, elle avait compris que sa recette délicieuse n’était pas la seule raison de son emploi. Loin d’être idiote, elle avait bien vu le seigneur Robert lui tourner autour, comme un loup près d’une brebis. Bien vite, elle s’était retrouvée, contre son gré, à faire face à un autre genre de crème. Elle qui avait à peine vingt ans, à l’époque, avait été blessée, répugnée, indignée dans sa chair de jeune fille. Puis elle avait fini, non pas par baisser les bras, mais à se relever plus forte et plus maligne. Elle avait appris à se faire violence pour accepter cette oppression, sans jamais laisser s’estomper la petite étincelle de haine dans son cœur. Elle avait compris qu’un jour elle crèverait l’abcès d’une manière ou d’une autre. Elle y allait à fond à chaque fois, l’épuisant pour toute la semaine.
Un beau jour, elle avait réalisé que ses menstrues tardaient bien trop ; elle avait été engrossée. Elle avait fait des pieds et des mains pour que Robert la laisse garder l’enfant, bien que créé hors du mariage. Elle avait dit la chose à Madame de Bruges sur un ton de confidence, à renfort de larmes de crocodile, et l’idiote avait gobé son histoire de liaison avec un jeune page lointain.
Ainsi, de tous ses bâtards avaient survécu deux fils et une fille, Isabelle, Charles et Philippe. Alors qu’elle attendait son sixième, épuisée, elle était allée voir la vieille Jeanne. La sorcière du village lui avait fait avaler herbes et décoctions : en peu de temps son sang avait de nouveau coulé. Béatrice vola chez ses maîtres de quoi payer la vieille, qui en échange lui donna un petit flacon qui sentait fort. Elle avait gardé la fiole sur elle, précieusement, comme si c’eût été le sésame pour son salut.
Elle avait attendu la bonne occasion. Et ce matin, voilà que Madame de Bruges et sa progéniture partaient visiter sa famille à Rouen, pour le mariage de sa nièce. Le seigneur Robert avait été trop ravi de cette occasion de profiter de sa chère Béatrice, qu’il joua le malade pour ne point venir.
Loup
Doucement, la bonne versa le lait, alors que nonchalamment, elle avait ajouté un liquide en plus dans la préparation. Elle touilla en fredonnant, anticipant sa victoire prochaine. Après le tragique accident, elle pleurerait avec Madame et rirait avec la vieille Jeanne. Elle serait enfin délivrée de cette charge. Ses garçons continueraient de jouer avec leurs demi-frères inconnus. Sa fille n’aurait jamais à subir son calvaire. Malgré le poids du plat, elle entra dans le hall à manger comme la femme la plus légère du monde. Et quand, au bout de la pièce, Monsieur de Bruges lui lança son sinistre sourire, pour la première fois en dix ans, son sourire à elle fut plus sinistre encore.
Hum ! Ce lait est encore tout chaud de la traite. Je vais faire un bon fromage que nous mangerons au dessert avec les cerises du jardin. Mes petiots vont adorer et mon Jean, ce gourmand, ne sera pas le dernier à se régaler !
Oh, je ne sais pas ce qui m’y a fait penser… à oui c’est ce lait que je verse… ce peintre… Il passait quelques jours à la campagne et il était venu nous acheter quelques laitages tout frais. Qu’est- ce qu’il a pu insister pour que je pose pour lui !
Au début, moi je voulais pas. Les portraits, c’est pour les grandes dames, pas pour les filles comme moi mais comme il est revenu plusieurs fois à la ferme, j’ai fini par accepter.
Je voulais mettre ma robe du dimanche, celle que je mets pour aller à la messe, mais il a refusé tout net car pour lui, mes habits de tous les jours rendraient son tableau plus vrai et plus touchant. Être trop « apprêtée » comme il disait, ça ôterait tout son charme à la scène.
Après tout, c’est lui l’artiste, alors j’ai obéi. Il m’a promis de me montrer le tableau avant de l’exposer ; je ne sais pas s’il tiendra sa promesse…
Moi, je me demande bien qui ça peut intéresser une laitière dans sa cuisine ? Ah ! les artistes, ça a toujours des idées bizarres !
Patricia
Où donc peut-il être à cette heure ?
Sera-t-il rentré pour notre repas ? Il aime que je fasse griller le pain avant de le mettre dans le lait chaud.
Où peut-il être par ce froid ?
Ce matin, l’eau de la fontaine était gelée et il a fallu attendre midi pour tirer de l’eau. Ma chaufferette ne m’a guère réchauffée. Il faudra que je pense à chauffer les draps avant de nous y glisser. Nous fermerons les portes de notre lit et tirerons les fourrures sur nous pour conserver un peu de chaleur.
Pourquoi donc ne rentre-t-il pas ? Il devrait être là à cette heure.
Ma soupe au lait va refroidir ; à moins qu’il lui soit arrivé quelque chose dans les rues sombres… Dame Pernelle l’aura retenue plus que de raison…
Le rémouleur est passé ce matin et il ne voulait plus partir. J’ai bien trouvé quelques paires de ciseaux à lui donner. Les couteaux, il les a aiguisés la semaine dernière… Il se fait bien insistant.
Pourquoi donc Johannes ne rentre-t-il pas ? Curieux le fait qu’il m’ait offert ce beau tablier bleu, ce n’était pourtant pas ma fête… Il a eu beaucoup de goût pour une fois.
Tiens, il faudra que je pense à faire aiguiser le grand couteau à jambon aussi….
Il est bel homme ce rémouleur…
Claude
Exercice 2 : Je suis venue te dire que je m’en vais…
Je suis venu te dire que je m’en vais… tes petites escapades j’en ai soupé ! Cette fois je ne te pardonnerai pas.
Je t’ai donné ma jeunesse, ma confiance, mon amour et toi, tu as piétiné tout ça. Monsieur ne pouvait pas se retenir de tremper son biscuit. Monsieur avait trop de vigueur ; je ne lui suffisais plus !
Ah ! Combien de ces dames ont fait passer à la trappe tes souvenirs de promenades ! Quant à celles qui les ont conservés, que de mensonges ! Que de douleurs ! On peut dire que c’était vraiment curieux tous ces prématurés suite à des mariages hâtifs, une vraie épidémie !
Moi je rentrais les épaules mais gardais la tête haute, même si j’avais le cœur en friche. Toutes ces couleuvres que j’ai dû avaler… ces regards de commisérations, ces sourires en coin, ces chuchotements : » La pauvre ! Avec ces trois gosses et pas de qualification, où voulez-vous qu’elle aille ? « .
Et bien, cette fois, je pars et j’arriverai bien à me débrouiller, crois-moi. Partout où tu ne seras pas, je me sentirai plus chez moi que dans cette maison sans joie où j’ai souffert toutes ces années, me sentant plus ta bonne que ta femme.
Je souhaite que tu finisses seul comme le chien galeux que tu es. Toutes tes conquêtes, tu crois qu’elles vont s’occuper de toi comme je l’ai toujours fait ? Dès qu’elles auront réalisé que tu ne respectes personne et que seuls comptent tes désirs et tes plaisirs, elles te laisseront tomber comme je le fais enfin aujourd’hui.
Je ne te dis pas adieu car je ne veux plus jamais croiser ta route que ce soit ici ou dans l’au-delà.
Patricia
- Je suis venue te dire que je m’en vais !
- Mais… Mais… enfin, ma Douce, pourquoi ? Comment ? Où ?
Pourquoi ne m’as-tu pas dit que tu n’étais pas heureuse avec moi ? Tu sais bien que, pour toi, j’aurais fait n’importe quoi, j’aurais décroché la Lune et je te l’aurais donnée en pendentif. J’aurais volé la Fortune pour te l’offrir. Je t’en supplie, ne me quitte pas ! Laisse-moi devenir l’ombre de ton ombre, l’ombre de ton chien… Ma Chérie, s’il te plait, ne pars pas ! Sans toi, je ne suis plus rien, je n’existe plus, je suis déjà mort…
- Mais enfin, qu’est-ce qui te prend ? Tu n’aurais pas un peu abusé du whisky ? Je suis venue te dire que je m’en vais… faire les courses ! Et puisque tu insistes, tiens, file-moi ta carte bleue…
Fabienne
Mon cher moi, je suis venu te dire que je m’en vais.
Je sais que ça peut paraître étrange dit comme ça, mais comme je me connais plutôt bien, je sais que ça ne te choquera pas. Je ne connais que trop bien ta propension à t’intéresser aux expériences scientifico-transcendantes, j’en ai, moi-même, fait les frais bien trop longtemps.
Très cher moi, j’ai beau être toi, des fois je ne nous comprends pas. Certes, nous sommes particulièrement énigmatiques, mais j’ai apparemment surestimé nos capacités d’introspection.
Si quelqu’un d’autre que nous lit ça, je suis bon pour l’asile. Tu te demandes sans doute pourquoi je nous écris. Eh bien, je suis arrivé au bout de mon doctorat. Ma thèse porte sur les théories de réalité parallèles et d’autres principes physiques abscons, je ne détaille pas pour ne pas nous perdre dans mes élucubrations. Bref, mes recherches m’ont amené à une conclusion : il est tout à fait concevable qu’en ce moment même, il existe une infinité d’univers parallèles.
Je suppose que tu te rends compte, comme tu es moi : chaque événement crée une réalité différente. La moindre petite chose, un bijou que je perds, une coupe de cheveux que tu te fais, des lunettes que nous cassons, chaque événement rajoute une branche à l’arbre, une ramification à notre histoire. Il existe un nombre virtuellement infini d’autres moi, et dans ces autres « moi, » je t’inclus toi.
Je ne sais pas qui tu es, et bien que je prétende te connaître, en vérité il est possible que nos parcours soient tellement différents que nous n’ayons rien de semblable. Je suis si désolé de perturber ta vie avec ce message lancé à l’aveuglette, cette bouteille à la mer…
Mais ce message entre tes mains, si tu l’as, c’est une preuve énorme. Je te l’ai envoyé grâce à une machine conçue par mes soins ; si tu as fait le même cursus que moi ou que tu demandes à faire analyser cette lettre en labo, les données parleront d’elles-mêmes. Si ça se trouve, tous les autres nous ont eu la même idée, y compris toi, et dans ce cas je suis à la fois excité et désolé pour l’infinité de lettres comme celle-ci que tu vas recevoir. Tu sais ce qu’on dit du naturel quand on le chasse…
Outre le passage métaphysique, ce mot a aussi un passage plus humain, malgré tout. J’espère que cette dernière partie différera des éventuelles autres missives que tu pourrais recevoir.
Je tiens juste à nous dire que je m’en vais. Oui, nous, parce qu’écrire ces mots m’aide à me résoudre à mon choix. Je pars. Je le répète, je ne sais rien de ta vie, mais la mienne n’est pas jolie-jolie. J’ai peut-être réussi mes études, mais j’ai tant de regrets… Chaque fois que je regarde la une de Vogue je regrette de n’avoir point osé me lancer dans la mode.
Dès que j’approche d’une bibliothèque, mes manuscrits morts avant d’être nés me hantent.
À l’arrêt de bus, les images des acteurs se rient de moi, moi qui aurait peut-être pu devenir riche, célèbre et beau pour toujours.
Et niveau cœur, c’est pas joli-joli non plus.
Mes parents ont bien fini par partir. Je me suis installé dans mon mètre carré à Paris, là où il fait froid et les gens sont savamment néfastes, loin de toute ma clique subtropicale. Le climat ombrageux et mes travaux acharnés n’ont jamais permis à mon âme de trouver son autre moitié, et faute de Gestation Pour Autrui universelle, jamais je n’ai eu d’enfant.
Je me redis peut-être, mais pas joli-joli… Bref, je n’ai aucun mal à mourir jeune, et je préfère même cela à prolonger ma misère. Ne t’inquiète pas pour moi, je suis sûr que beaucoup d’autres nous ont eu plus de chance et de courage que moi. En un sens, je suis soulagé : moi le grand chercheur, je vais enfin connaître le mieux gardé des secrets, pas vrai ?
Et puis, peut-être que je vais rencontrer dans l’au-delà nos anciennes incarnations. Peut-être avons-nous été barons, astronomes, philosophes, ou sait-on jamais, heureux ?
Loup